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Marie Chopard

Les Q'eros, descendants des incas



Climaco dans ces montagnes des Andes au Pérou



Je rentre de Vabre dans le Tarn, vallée où réside Stéphane Boistard, auteur et spécialiste de Gemmothérapie et Sylvothérapie. J'y vais régulièrement car Stéphane me transmet son approche sensible de la nature.

Cette fois ci, j'ai eu la chance de participer à une rencontre avec la venue de deux représentants Q'eros.

Avant ce week end, j'avais très peu entendu parler de ce peuple.


Les Q'eros viennent du Pérou et font partie des derniers descendants des incas. Leur territoire a été déclaré patrimoine mondial de l'Unesco.

Climaco et Grimaldo viennent du petit village Quico, situé à 4100M sur les hauts plateaux andins de leur vallée sacrée. Ils ont décidé de venir en France pour partager leurs traditions cosmo andines et leur respect de la Terre Mère. Il y a aussi Nicolas Souverville qui les accompagne et qui fait le traducteur. Car nos Q'eros parlent le Quechua et un peu l'espagnol.

Nicolas a vécu plusieurs séjours auprès de cette communauté sur une période de 20 mois. C'est donc tout naturellement qu'il a décidé de leur organiser ce voyage en France.


Moment partagé sur le respect de la terre Mère durant cette rencontre à Vabre chez Stéphane Boistard


Comme vous pouvez l'imaginer, la France est pour eux un monde totalement inconnu. Climaco n'avait jamais pris l'avion. Nous avons pu durant ces deux jours échanger et partager sur leurs traditions et parler des nôtres.


Leurs premiers contacts ont commencé environ il y a 60 ans. Ils ont vécu isolé pendant plusieurs siècles. Depuis 2007 avec l'arrivée du "Padre" l'ouverture sur le monde a vraiment commencé. Car jusque là, ils n'étaient reliés à la civilisation par aucune piste. Ils n'avaient jamais rencontré d'autres personnes à part des Q'eros.

Pour Climaco, l'arrivée du père a été salvatrice : apprentissage pour construire des maisons différemment, pistes qui arrivent enfin à leur village , création d' une école… Et bien d'autres avancées, à part l'électricité.


Plusieurs anecdotes nous montrent l'écart entre cette communauté qui a vécu isolé sur leurs plateaux andins pendant plusieurs siècles et notre vie d'occidentaux. La voiture par exemple. Climaco s'émerveille devant chaque voiture même les plus anodines ou vieilles.

Je pensais que cette ouverture était néfaste pour eux. J'ai cette croyance que cela va être fatale pour leurs traditions. Mais c'est tout le contraire. En effet, Climaco me parle du bonheur d'être relié à d'autres mondes, de pouvoir rencontrer d'autres personnes, d'améliorer leur quotidien, d'avoir d'autres habits comme des pantalons et des chaussures.


Quotidien qui est très dur à cette altitude. Ils ne mangeaient que des pommes de terre. Un peu de viande lorsque leurs alpagas étaient très vieux. Ils utilisaient les peaux pour se vêtir et leur laine pour tisser leur habits traditionnels.

Aujourd'hui, ils descendent à Cuzco chercher de la laine ou du "synthétique" comme ils disent. Et continuent à perpétuer leur savoir faire.



Cette dame tisse les vêtements qui vont être portés par chacun.

Ils ont confiance et foi dans la perpétuation de leurs traditions. Car ils sont très reliés aux esprits de la nature, aux esprits des montagnes, les Apus. Ils ont un fort respect pour le vivant.

Même si certains jeunes ne pensent qu'à partir en ville travailler et n'ont plus envie de perpétuer leurs modes de vie, d'autres gardent cette reliance à la terre Mère, au Sacré de Pachamama, des Apus, de Tayta Inti le soleil, des mondes invisibles et du grand tout Viracocha au cœur du cœur du sacré.


Je me sens relié aujourd'hui à ces Q'eros. J'ai beaucoup de gratitude pour les enseignements que l'on a reçu avec leur visite. Nous nous retrouvons tous liés avec l'envie de perpétuer nous aussi le respect de la Terre mère.


Je comprends aussi et voit cette confiance. Confiance en un monde meilleur où nous utiliserons les avancées technologiques de manière respectueuse du vivant.

Il appartient à chacun de nous de le faire au quotidien sans jugement et sans comparaison.


Je me rends compte du contrôle que j'exerce sur ma vie, de toutes les croyances qu'ils me restent à conscientiser, toutes les peurs qui m'empêchent d'être pleinement dans l'instant et la confiance.

Lâcher ce contrôle se fait formidablement bien lorsque nous sommes dans la nature.

A la manière du colibri et sans déni, je me sens actrice de ma vie et de mes choix pour collaborer avec le vivant. Pas à pas, avec foi et confiance.


Si vous voulez rencontrer ces Q'eros, ils restent quelques dates: contacter Nicolas Souverville sur son compte Facebook ou par mail ici


Je souffle pour que cet article suscite l'intérêt et la curiosité. Pour que cela donne confiance et envie à chacun d'assumer son rôle de gardien de la Terre.


Marie


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